samedi 13 septembre 2008

Le Kit du Wadi

Deuxième WE à Oman et il est temps de passer aux choses sérieuses.... La tribu des Wadis ne doit pas faillir à sa réputation et pour ce faire, elle s'est rapidement dotée de l'essentiel : le kit du Wadi !!!
Celui-ci se compose donc : d'un gros 4x4 « Prado » avec la clim obligatoire (pour les connaisseurs, c'est un 4x4 bien luxe et bien polluant qui nous correspond à merveille !!!), d'une panoplie camping avec tente Décathlon 2 secondes, d'une vingtaine de litres d'eau, d'un GPS et de l'incontournable Coran du baroudeur : l'Oman off road1. Accessoirement, le kit de base peut être complété par un équipement de plongée, du matériel d'escalade, de canyoning ou de via ferrata. Pour notre première exploration, nous choisissons uniquement le matériel de plongée.....

Après avoir intégré qu'on était bien le WE – et oui, ici le WE correspond au jeudi et vendredi, ce qui implique une certaine difficulté à assimiler que l'on retourne au travail le samedi et dimanche – nous prenons la direction de la côte Est pour une première exploration d'un certain Wadi ash Shab. Là, une petite explication sémantique s'impose et il est temps qu'on comprenne l'origine de notre tribu : Le WADI est une gorge profonde et très encaissée traçant son sillon au milieu de l'aridité où coule parfois de l'eau, voire peut abriter des vasques d'eaux cristallines. Synonyme suivant les pays : canyon, oued, lavak...... Ces trésors du désert sont nombreux en Oman. Parfois, l'eau coule à flot, parfois, ils sont à sec mais peuvent devenir de véritables fleuves destructeurs en cas de cyclone. Aujourd'hui, pas de danger : le ciel reste immuablement bleu et lumineux comme il l'est environ 363 jours par an. Avantage : une économie certaine sur l'abonnement à un site météo et une simplification pour choisir sa tenue chaque matin !

La route de la côte Est sillonne au milieu des montagnes arides. Tout au long de cette espèce d'autoroute en chantier, on traverse ça et là des villages arabes où s'enchainent mosquées à minaret blanc et à coupole bleue. En dehors de ces petits signes de vie, on se sent au cœur d'un monde minéral et inhospitalier, digne d'un atterrissage sur la planète mars. A cette heure chaude de la journée et en période de ramadan de surcroit, les musulmans restent au frais à l'abri des maisons ou des voitures climatisées et personne n'ose directement affronter le soleil de plomb.

Environ 2 heures de route plus tard, on met en marche le GPS. On s'est donné rendez-vous avec un groupe de jeunes français (collègues de travail de Pierre entre autres) pour un bivouac sur une plage de sable blanc au bord de la mer. Le GPS clignote tout azimut : Ah bon, c'est là qu'il faut quitter l'autoroute ? Et c'est là, qu'on comprend enfin l'intérêt d'avoir un 4x4 si on en doutait encore. Tout au long de cette autoroute locale, on peut s'échapper quand on veut et partir sur des pistes à peine tracées qui se dessinent dans tous les sens entre roche et sable.

L'arrivée sur la « White Beach » est un peu magique : belle bande de sable extrêmement fin et doux et de rochers (only for us) et beau bain de mer en perspective. Malgré une visibilité sous l'eau plutôt nulle, Noé hurle soudain : « J'ai vu une tortue, j'ai vu une tortue me passer dessous.... ».










A la tombée du jour, les tortues sont souvent curieuses et n'hésitent pas à venir au bord de la plage. Une fois de plus, on a le bonheur de voir sortir leurs petites têtes de l'eau. Pour ce WE, elles ne se dévoileront pas plus, mais on ramassera au milieu des coquillages, des écailles de tortues ramenées par les vagues.

Quelques bémols sont tout de même à noter à ces paysages paradisiaques : il faut commencer par faire le ménage des bouteilles plastiques avant d'activer le feu pour le barbecue et planter nos tentes. Coté écologie, les omanais ont encore beaucoup à apprendre mais on aura l'occasion d'en reparler.


Ce premier bivouac sous le croissant de lune omanais, bercé par le va et vient des vagues et les crich-crich d'un crabe qui creuse son trou sous la tente de Pierrot et Noé restera forcément inoubliable. « Dans quelques semaines, la routine », diront nos amis habitués.

Le soleil se lève tôt en Oman et il est important de connaître la technique du baroudeurs qui plante sa tente à l'ombre du 4x4 pour gagner quelques heures de sommeil. Au petit jour, pendant que Pierrot teste la solidité du calcaire omanais, rien ne vaut une belle plongée matinale en snorkling2 pour découvrir un petit condensé du monde sous marin : petits poissons aux rayures jaunes et noires, poissons coffre, gros poissons tout rond et tout plat orange fluo, ban de poissons effilés qui se déplacent en rang serré et qui virent tous de bord en même temps dans une chorégraphie sans faute.... Ce matin l'eau est beaucoup plus claire et Romane ne cesse de pousser des cris sous l'eau en manquant de s'étouffer à chaque fois qu'elle aperçoit une nouvelle espèce de poissons. On nous avait pourtant prévenu : la nage en apnée au milieu d'un aquarium vivant en mouvement est une réalité d'Oman.


1Guide de l'explorateur en Oman
2Plongée en apnée avec masque, tuba et palmes









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