On reprend tout du début : c'est l'histoire de la Tribu des Wadis qui a voulu emmener une autre tribu de copains français pour leur faire découvrir un petit coin sauvage, un joli spot de grimpe tout beau, tout neuf dans le Wadi Dayqah. Belle soirée comme on les aime sous les étoiles face à la paroi éclairée par les rayons de lune. C'est notre petit spot préféré, car c'est là, que Pierre a tracé ses premières lignes de spits en Oman et on est déjà heureux à l'idée que chacun puisse se mettre (pour les plus petits) ou se remettre (pour les plus grands) à l'escalade le lendemain.
Sauf que........ le réveil est matinal et un peu brutal. Brouhaha de manœuvre et de coup d'embrayage, de ronflement de moteur, de palabres en arabe et une conclusion qui tombe comme un couperet : dans 8 heures, notre petit sport secret sera transformé en un restaurant bédouin qui accueillera une trentaine de touristes écossais plein aux as, venus goûter aux joies d'un raid 4x4 à travers les pistes spécialement tracées pour eux, et qui s'affaleront lourdement sur les gros coussins du Majlis le temps de prendre un repas servi pas des serveuses en habit traditionnel.
Oh, non, dites-nous qu'on rêve, c'est un mauvais cauchemar !
Ma boule de colère grandit mais c'est un peu la loi du plus fort, du plus gros, du plus c.... Puisque on ne fait pas le poids, nous choisissons la voie de la résistance.
On ne lève pas notre camps, on grimpe comme si de rien n'était,
on les regarde monter leur immense majlis,
installer la machine à shawarma, préparer les plats sous cloches, décorer les tables de bouquet de roses délicates,
recouvrir leurs affreuses cabines de WC bleues de tentures bédouines. Notre "cracheuse de café", habitante du fond du Wadi qui part chercher comme chaque matin l'eau avec ses bidons, n'en revient pas.
Ah, si seulement les petits frenchis pouvaient démonter leurs tentes et s'en aller. On sent bien qu'on fait « tâche » dans cette mascarade de faux camps bédouin pour mauvais touristes en mal d'aventure. Non, on est gaulois, on est têtu. J'y suis, j'y reste.
Ça téléphone au chef, ça s'active dans tous les sens, ça stresse. Le compte à rebours est lancé. Euh, ils amènent quand les chameaux à installer près du Majlis ? Et l'affreux chanteur rococo moustachu en chemise pelle à tarte et yeux de braise ?
Ma colère se transforme peu à peu en moquerie. Décidément, «GROTESQUE» sera le mot trouvé par Anne-Cécile et retenu pour cette journée. Le ridicule ne tue plus et la loi du fric n'a plus aucune limite.
13 heures : on planque les pakis. Mince, les frenchis sont toujours là ! Heureusement qu'ils ont plié leur camps.
Quinze 4x4 arrivent en fil indienne avec à leur tête un winner toute catégorie confondue ! « Crocodile Dundee » en fin de carrière avec bedaine chargé de whisky, chemise et short couleur sable et baroud. Très classe l'imprimé grosse « chauve souris » barré d'un BAT et l'index plein de sang qu'il lèche goulument pour essuyer sa blessure de guerre, une misérable piqure de moustique. Y' a de l'aventure dans l'air !
Les femmes en petits shorts et escarpins se ruent telles des tigresses sur la bouffe et sur les cabines de toilettes. « Ouahou, c'est absolutly incredible !». Friquées mais même pas distinguées !!!!
Allez, on en a assez vu. On capitule et on part rejoindre les pakis pour finir la journée dans l'une des vasques du wadi Dayqah.
Si les grimpeurs locaux avaient imaginé cela, ils n'auraient sans doute jamais appelé ce spot « Hôtel California » ?
Grotesque ou Ridicule ?
1 commentaire:
Espèce de saleté, tu m'as piqué mon prochain article...
Pour ta peine, je vais mettre un lien direct vers ton blog, et toc !!!
J'adore "bat, le crocodile dundee". Allez, essuie ta haine, ça restera quand même le souvenir d'une énorme poilade !!!
Bon trip familial, revenez-nous vite à Mascate !!!
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