mercredi 20 mai 2009

Le cauchemar de Dubaï

NON, NON, pas ça…. NON…..

Pas de tours de verre pharaoniques de près d’un kilomètres de haut qui transpercent le ciel, pas de bâtiments démoniaques imaginés par des architectes à l’esprit torturé, pas de cités de toc et de kitche de mauvais goût construites à la va-vite par des promoteurs sans âme, pas ces immenses malls d’1,1 millions de mètres carrés, hyper concentration de la surconsommation, pas ces îles artificielles représentant la carte du monde ou en forme de palmiers, pas ces invitations à investir et à consommer des produits de luxe qui dégoulinent des affiches, pas ces monstres vrombissants aux vitres tintées qui n’ont encore rien compris au développement durable, pas ces autoroutes à 10 voies qui s’entrelacent indécemment, pas ces innombrables chantiers de travaux titanesques et sans fin qui exploitent la misère humaine……
Le tout dans un nuage de poussière et de ciel brouillé…… NOOOOOOON, pas ça…..




C'est pas nous...... Je vais me réveiller….

Quand on passe à Dubaï, on se demande si on est toujours dans la réalité ou déjà dans les bras de Morphée. Si ce n’est pas un doux rêve, cela ressemble plutôt à un cauchemar futuriste qui parait déjà complètement obsolète. Un non sens en plein désert……

La « course au plus beau, au plus grand, au plus gros » n’a désormais plus d’avenir et le chantier Dubaï est en perte de vitesse.
Ici, le projet en construction de « Burj Dubaï », la tour la plus haute du monde avec ces 800 mètres de haut (à noter juste la taille des « petits immeubles » en construction à coté qui font quand même une cinquantaines d'étages !). Et quand le vent se levera, ça peut pencher ?

Un projet déjà dépassé, puisque la concurrence a prévu à l’autre bout de la ville un gratte-ciel de plus d’un kilomètre de haut à l’horizon 2014 et même d’1,6 km en Arabie Saoudite ! Là, avec le vent, cela risque de drôlement pencher !!!! Du délire mégalomaniaque…. Qui peut être ne verra jamais le jour.


En effet, ce monde artificiel a pris la crise mondiale en pleine figure et ce n’est plus vraiment « in » d’investir "in" Dubaï. Du coup, on circule dans une ville où tout est en chantier mais on est loin de l’effervescence d’il y a à peine 8 mois. Aujourd’hui, les constructions semblent presque à l’abandon.


On contemple ahuris la succession de ces grattes ciels de béton et de ferrailles, aux murs béants, sans vitres et sans ouvriers. Avec la crise financière, des milliers d’expatriés du monde entier ont quitté du jour au lendemain ce « paradis » artificiel en abandonnant à l’aéroport leur 4x4 de luxe et leur Porche Cayenne. Affaire à saisir pour qui oserait encore investir ici !


Personnellement, j’ai vraiment du mal à comprendre l’engouement pour un tel monde irréel et clinquant. La surconsommation, le monde du luxe, l’ineptie écologique, tout cela est tellement loin de nos valeurs à nous. Ce crochet de 3 heures, en rentrant de notre escapade au Musandam, aura eu le mérite de susciter questionnements et interrogations sur l’avenir délirant d’une partie du monde.


En arrivant sur Mascate ce soir là,
l’impression « de rentrer chez nous » n’a jamais été aussi forte et je crois qu’on a redécouvert le plaisir de contempler cette petite capitale à échelle humaine où les immeubles ne peuvent pas dépasser 7 étages (décision sage de sa Majesté le Sultan Qaboos).
Où les fleurs et les oiseaux se rencontrent à chaque coin de rue,
Et où quotidiennement, le chant de dizaines de mosquées de quartier fait vibrer la ville entière.
On a soudain été saisi d’une bouffée d’envie de simplicité et de nature….
Allez, on oublie le cauchemar. Demain, on file à la crique et on nage avec les tortues…..

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